Cette aventure a débuté au printemps 2012 au moment où le bureau Alain Carle Architectes, responsable de la conception du bâtiment, a fait appel à l’expertise de Écohabitations boréales en matière de construction de bâtiments écologiques et de technologies alternatives de production d’énergie. Les propriétaires désiraient une maison quasi «autonome » au plan énergétique; le bâtiment devait donc produire une quantité d’énergie à peu près équivalente à sa consommation et pouvoir bénéficier d’une bonne autonomie en cas de panne électrique. Nous avons alors proposé un système multiénergétique misant sur des panneaux solaires photovoltaïques et sur une fournaise à la biomasse. Il va s’en dire que l’architecture du projet a dû évoluer afin d’intégrer ces nouvelles caractéristiques !
Cela dit, la complexité du projet dépassait largement la question énergétique…Qu’on en juge : le bâtiment aux formes inhabituelles et complexes faisait près de 180 pieds de longueur et comportait plus d’une cinquantaine de coins, dont aucun à angle droit !
Pour toutes ces raisons, la préparation du projet a exigé un long travail de coordination entre l’ingénieur de structure, l’architecte, le spécialiste de ventilation, le fournisseur de fenêtres et, bien sûr, l’entrepreneur et ses sous-traitants. Ce type de projet hors norme est très exigeant pour chacun des intervenants et, par-dessus tout, il exige une préparation minutieuse et une coordination sans faille.
Et c’est en juin 2013, un an plus tard, que le chantier de construction a réellement débuté. Un travail de dynamitage presque chirurgical a ouvert le bal : en examinant les photos, on constate qu’une partie du roc reliant le garage et la maison principale devait être conservé… ce qui exigeait une grande précision.
La construction des fondations a également représenté un défi de taille : ici encore, la marge d’erreur était inexistante. Le positionnement des coins, par exemple, a fait appel à des technologies de géolocalisation très précises. De plus, des précautions particulières ont dû être prises puisque plusieurs murs de béton faisaient partie intégrante du design architectural.
L’érection de la charpente a commencé en novembre et a été achevée en janvier 2014. Le travail d’isolation et de mécanique du bâtiment a suivi parallèlement à la construction du toit terrasse. Ces travaux ont été menés en plein hiver ce qui a exigé un travail ardu et un certain nombre de précautions.
La finition intérieure et extérieure du bâtiment ont été réalisés à l’été 2014. Encore une fois, puisque rien n’est standard dans la Héronnière, Écohabitations boréales a dû relever des défis continuels et stimulants pour concilier les exigences des propriétaires, la vision de l’architecte et les impératifs de la certification écologique. Un exemple parmi tant d’autres : la porte du garage partageait avec la maison le même revêtement constitué de planches posées à l’horizontale et de ce fait, il fallait s’assurer d’un alignement parfait. Il a donc fallu ouvrir et fermer la porte à maintes reprises, tout en ajustant constamment ces systèmes à son poids croissant. Ceci n’est qu’un petit détail parmi des centaines d’autres que comporte cette magnifique maison.
La maison a enfin été livrée aux heureux propriétaires en septembre 2014. Elle a reçu la double certification LEED Or et Novoclimat.
Ce projet hors du commun a permis à l’équipe d’Écohabitations boréales de se dépasser à plusieurs niveaux, qu’il s’agisse des techniques de construction, de l’expertise en matière de technologies de production d’énergie sans oublier la gestion de chantiers complexes. Comme nous l’affirmions d’entrée de jeu… il y a des projets qui marquent de façon durable, la trajectoire d’un constructeur.
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Photos : Adrien Williams